Une chapelle pour les pèlerins
La chapelle Notre-Dame a été construite au XIe siècle par l’abbaye bénédictine implantée sur l’Île Barbe afin d’accueillir les pèlerins dont l’affluence troublait la tranquillité des moines.
Pendant 7 siècles, la chapelle dédiée à la Vierge sera un centre majeur de la piété mariale avant de s’effacer face à la concurrence grandissante de Notre-Dame de Fourvière.
Les pèlerins se groupaient par paroisses pour participer aux processions. La fréquentation, continue toute l’année, était plus marquée à Pâques, à la Pentecôte, aux fêtes de la Vierge et surtout à l’Ascension.
Les témoignages d’affluence exceptionnelle notés par le sacristain entre 1435 et 1539 concernent l’Ascension. Tous voulaient en être. Ce jour-là, en plus des religieux, des officiels et du peuple lyonnais, on pouvait apercevoir des banquiers et des marchands étrangers italiens, allemands et flamands.
En dehors de ces fêtes, des cortèges spontanés se formaient et “montaient en île” pour implorer la Vierge face à un péril imminent, une guerre, une épidémie, une famine ou au contraire pour lui rendre grâce, le danger écarté.
Des pèlerins célèbres y vinrent. En septembre 1630, le roi Louis XIII séjourne à Lyon et y tombe gravement malade. Le 29 septembre, l’inquiétude est à son comble, et le Roi reçoit l’extrême onction mais il guérit. Pour remercier la Vierge, la reine Anne d’Autriche et sa mère Marie de Médicis viennent à pied avec les dames de la cour se prosterner dans la chapelle de l’Île Barbe.
Cette chapelle était en si grande vénération, que lorsque les bateaux descendaient la Saône, tout l’équipage devait garder le silence et se découvrir à la vue du clocher. Devant le sacntuaire, seul l’un d’eux debout sur la proue criait “île salut !”.