5 juin 2021 – Une fidèle adhérente de l’ARA-Rhône assurant l’hospitalité au gîte de Saint-Gilles nous offre l’occasion de découvrir – ou redécouvrir – un des édifices les plus émouvants de Provence: l’Abbatiale de Saint-Gilles.
Au croisement de trois grands chemins
A quelques kilomètres de Nîmes, Saint-Gilles-du-Gard est une petite cité d’art roman et un haut-lieu de pèlerinage au milieu de la Camargue.
En effet, la ville se situe à la fois sur le Chemin de Saint-Jacques de Compostelle et celui de Saint-Pierre de Rome. La voie d’Arles appelée également via Tolosana relie Arles à Puente-la-Reina en Espagne où elle rejoint le Camino Francès en un peu moins de 1 000 kilomètres. Saint-Gilles est la première étape à 22 km d’Arles. L’étape suivante est Vauvert.
N’oublions pas enfin, que Saint-Gilles est le terme du Chemin de la Regordane, qui part du Puy-en-Velay, à 250 km plus au nord.
Edifiée au XIIe siècle, l’abbatiale de Saint-Gilles était, au Moyen-Âge, le 4ème lieu de pèlerinage du monde Chrétien après Jérusalem, Rome et Saint-Jacques-de-Compostelle.
Jusqu’au XIVe siècle, les milliers de pèlerins vinrent de toute l’Europe y vénérer saint Gilles; la légende raconte que saint Gilles vécut dans le Gard, en ermite, après avoir fait don de ses biens aux pauvres.
Une œuvre architecturale remarquable
A l’origine, l’abbatiale mesurait pas moins de 98 mètres de long, 26 mètres de haut et 25 mètres de large. Une taille considérable à l’époque !
Durement touchée par les attaques protestantes et les démolitions révolutionnaires, il ne reste de l’abbatiale qu’une façade de style roman.
L’église haute abrite l’une des plus vastes cryptes de France, où seuls quelques privilégiés pouvaient se rendre. A l’intérieur, le tombeau de Saint Gilles. Son sarcophage a été retrouvé en 1865, par l’abbé Goubler.
L’Abbatiale est inscrite sur la liste du Patrimoine Mondial de l’Humanité au titre des biens en série des chemins de Saint-Jacques-de-Compostelle en France.
Chef-d’œuvre d’art roman tardif
La façade se compose de scènes de l’Ancien et du Nouveau Testament, de statues d’apôtres, d’un bestiaire fabuleux et d’une frise relatant la Passion du Christ.
Crypte monumentale
Cette véritable église basse renferme le tombeau de saint Gilles.
La crypte est exceptionnelle par ses dimensions et par la qualité de ses voûtes. Elle donne accès aux vestiges du cloître, jadis au cœur de l’ancienne abbaye et progressivement abandonné dès le XVIIe siècle.
Compagnons du Devoir
Conservé dans un pan de mur, l’escalier en vis fut un modèle de construction et son appareillage témoigne de l’exceptionnel savoir-faire des artisans médiévaux.
Son étude demeure encore aujourd’hui une étape incontournable de l’apprentissage des compagnons tailleurs de pierre. Son accès offre une vue générale sur les ruines de l’ancien chœur.
Le saviez-vous ?
La façade de l’abbatiale de Saint-Gilles a inspiré plusieurs architectes américains, qui l’ont reproduite à l’identique à New York, à Boston ou à Pittsburg.
Au cœur de Manhattan, la façade de l’église de St Bartholomew’s a en effet des airs de ressemblance avec le chef d’œuvre architectural de l’art roman. L’édifice new-yorkais a été construit en 1902 par le grand architecte américain Stanford White, après une visite à Saint-Gilles.
Visite en image de l’Abbatiale de Saint-Gilles
Rappelons également, qu’à juste raison l’harmonie intemporelle de la majestueuse façade de l’abbatiale de Saint-Gilles inspira les auteurs d’une très réussie édition philatélique de La Poste sur les Chemins de Compostelle, en 2013.
Et pour le plaisir !
Baptisé « Saint-Gilles sur les Chemins de l’Histoire », un spectacle son et lumières retrace l’été, devant les touristes et les pèlerins, l’épopée des pèlerins du Moyen-Age et dévoile les trésors cachés de l’histoire de Saint-Gilles-du-Gard.
